2017 : dépôt de bilan pour la ZAC des Portes du Tarn

Le mois de décembre est propice au bilan de fin d’année. Quels faits marquants retenir sur le dossier ZAC les Portes du Tarn en cette année 2017 ? Un mois de janvier plombé par la décision de M. Carcenac et M. Bonhomme de bloquer l’intégration de la commune de Buzet dans la communauté de communes Val d’Aïgo. Ce bras de fer aura duré toute l’année et sans doute coûté cher. La perte financière engendrée par le paiement des avocats mobilisés de part et d’autre est anecdotique, plus durs sont les coups portés à la jeunesse avec, en particulier, l’échec des candidatures pour la construction d’un nouveau lycée au nord est de Toulouse. Saint Sulpice et Buzet ont joué solitaires là où il fallait être solidaires, Lavaur a rajouté son grain de sel sur la plaie1, et c’est Gragnague qui, au final, a dit merci ! En juillet ce sont les paillettes et les petits fours qui étaient au programme de l’inauguration officielle de la ZAC dans un grand hôtel toulousain. L’annonce des premiers investisseurs se voulait triomphale. En fait ce sont des promoteurs immobiliers qui seront présentés et qui mettront des conditions : « Nous construirons sur la ZAC le jour où… il y aura des candidats ». En cette fin d’année, toujours pas de nouveau permis de construire hormis Vinovalie. 2017 est aussi l’année où l’idée d’accueillir des industries classées à risques pour l’environ-nement aura été testée. M. Chorro (animateur de ce projet de ZAC) a espéré à voix haute que Trifyl projette la construction d’un incinérateur de déchets résiduels sur la ZAC2. Projet mis à la poubelle. Dans sa foulée, pas très verte pour quelqu’un qui vantait le concept d’écologie industrielle, ce monsieur a remis en selle le projet de plate-forme logistique3 évoqué au début de cette idée de ZAC (il y a bientôt 10 ans!). L’âge aidant sans doute, ce nouveau projet d’activité logistique est moins généreux pour l’avenir de la planète : exit le transport ferroviaire, retour au traditionnel transport routier au bilan carbone délétère. Nous ne sommes plus à une contradiction près ! JMG PARTNERS envisage ainsi de construire une plateforme à vocation de logistique industrielle d’une superficie d’environ 7 ha sur un terrain de 16 ha4, permis de construire en cours d’instruction mais encore rien de concret car la construction de ce bâtiment est suspendue à une pré-commercialisation qui à l’évidence n’est qu’une hypothèse. Politiquement aussi, cette année aura été maléfique pour les porteurs de ce projet. M. Carcenac a rendu son costume de président du conseil départemental et se sera contenté de dire qu’il fallait s’armer de patience avant de porter un jugement. M. Bonhomme se voit contraint de réduire l’étendue de ses responsabilités en abandonnant son poste de premier adjoint à la mairie de Lavaur. Mais c’est bien sûr Mme Rondi qui a mordu le plus fortement la poussière avec son expulsion de la mairie de Saint Sulpice. Son choix de se ranger sous la bannière des « pro ZAC », reniant ainsi une de ses promesses aux municipales de 2014, n’a pas été apprécié par une partie de ses électeurs. Au final toutes ces péripéties conforte notre jugement : ce projet est anachronique. Il s’inscrit dans une logique des années d’après guerre où le volontarisme politique se voulait générateur d’épopées industrielles. Comble d’ironie, Toulouse fait partie des métropoles françaises les plus rétives à la dissémination de son tissu économique5. Peu de chance de voir les entreprises toulousaines s’exiler en périphérie. Le plus probable est que cet espace soit une opportunité de délocalisation pour des entreprises tarnaises (Vinovalie montre le chemin) et qu’ainsi la ZAC des Portes du Tarn aggrave le déséquilibre économique de notre département. Bref, quels que soient les bilans : bilan carbone (gaz à effet de serre au menu), bilan financier (retard sur les prévisions des recettes), bilan social (où sont les créations d’emplois ?), bilan politique (coopération intercommunale en deuil), bilan environnemental (consommation de terres agricoles)… ce projet de ZAC n’est pas dans le vert et nous le regrettons. Reste l’espoir d’une transition écologique et sociale : M. Bernardin et son ami Hulot seraient bien inspirés de recycler cette ZAC en un territoire exemplaire de valorisation de ses ressources propres. C’est Noël, il n’est pas interdit de faire des rêves… 1 https://www.ladepeche.fr/article/2017/08/01/2621077-saint-sulpice-a-besoin-d-un-lycee.html ou https://letarnlibre.com/2017/08/16/6333-saint-sulpice-candidate-construction-lycee-public-enseignementgeneral.html ou http://www.mairie-buzet-sur-tarn.fr/web/445-mot-du-maire.php 2 « Parc d’activités Les Portes du Tarn » Entreprise Midi Pyrénées magazine économique 28/10/16 3 http://www.portesdutarn.fr/24-26-octobre-retrouvez-aux-salons-siane-avenir-logistique/ 4 Cf : La Dépêche du Midi http://www.ladepeche.fr/article/2017/08/08/2624610-un-investissement-dans-uneplateforme-logistique.html 5 https://www.abcbourse.com/marches/emploi-le-dynamisme-des-metropoles-ne-deteint-pas-toujours-sur-lesterritoires-_418745_PX1p.aspx