Buzet otage : le dilemme du prisonnier

Peut être connaissez vous « le dilemme du prisonnier ». Il s’agit d’une situation issue dela théorie des jeux où il est démontré qu’en l’absence de communication entre leacteurs, le comportement rationnel de ces acteurs conduit à la solution la moins optimale. Ce qui se passe avec Buzet illustre amèrement cette théorie. Si vous discutez individuellement avec chacun des acteurs de l’imbroglio institutionnel actuel, vous aurez la même réponse : «personnellement, je ne souhaite pas priver Buzet de son autonomie de gouvernance » (version plus spécifiquement tarnaise). Ou une variante plus courante du coté de la Haute Garonne « il est naturel que Buzet puisse librement décider vers quelle intercommunalité ils souhaitent se tourner ». Rationnellement, il semble acquis de façon unanime que, dans une République démocratique comme la notre, Buzet devrait retrouver sa pleine autonomie. Et pourtant le comportement de ces mêmes acteurs enferme un peu plus chaque jour la liberté des buzétois. La dernière réunion de la communauté des communes de Val d’Aïgo complète le scénario tragique que nous observons depuis plus de deux ans1. Ce mercredi 2 mai, le conseil communautaire présidé par M. Dumoulin, après un débat nourri par plusieurs interventions, a adopté à l’unanimité une résolution posant la liberté de Buzet comme préalable à toutes nouvelles négociations sur le SMIX les Portes du Tarn. Au cours des échanges qui se sont déroulés publiquement, plusieurs élus ont pointé la mauvaise volonté affichée par les élus tarnais, au premier rang desquels étaient cités M. Ramond et M. Bonhomme. A l’évidence, la solution qui semblait s’amorcer entre les responsables tarnais et haut garonnais, sous la houlette des préfectures, a été balayée. L’irritation des élus de Val d’Aïgo est une conséquence logique des prises de positions unilatérales des élus tarnais. Ainsi chacun entre dans une stratégie de sauvegarde de son pré carré et craint que l’autre ne tire la couverture qu’à soi. La coopération n’est plus l’horizon et le voisin devient suspect de prévoir quelques mauvais coups. La question de la répartition des droits de vote au sein d’un hypothétique nouveau SMIX, ainsi que la répartition de la fiscalité potentielle de la ZAC des Portes du Tarn témoigne du niveau de défiance qui existe désormais entre ces « partenaires ». Au final, nous comprenons que Buzet restera prisonnier encore quelques temps et nous commençons à nous demander si la perspective d’une réduction de la ZAC à son seul périmètre tarnais n’est pas l’hypothèse visée par M. Ramond. Ce scénario ne serait en rien rassurant pour les contribuables de la CCTA, la loi NOTRe obligeant en principe le conseil départemental du Tarn à se désengager progressivement du SMIX, l’entité juridique qui porte la ZAC les Portes du Tarn. 1 lire le compte rendu publié sur le blog « un oeil sur Villemur » sous le titre « SMIX, ils voudraient le beurre, l’argent du beurre et … » http://os.villemur.over-blog.org/