Castres : les pelouses au top – l’Humanité fait flop

M. Bugis, maire de Castres, aime à se définir comme un pragmatique qui ne fait pas d’idéologie, mais il agit tout autrement. Dans le Castres Magazine (n° 326) consacré aux pelouses, il fustige les réfugiés Afghans, qui viendraient prendre l’argent de nos impôts, quand les français au SMIC peinent à gagner leur vie. Ce sont aussi les gens du voyage, à qui il fait couper illégalement l’eau, pour une facture impayée de 10 000 euros, somme censée nous faire bondir ! Ces décisions, cette façon de prendre à témoin « un bon sens populaire » en flattant ce qu’il y a de moins généreux en chacun de nous est le même discours que celui de l’extrême droite. C’est une pensée ultralibérale, qui nous laisse croire que chacun a sa chance pourvu qu’il soit travailleur. Cette doctrine est connue, elle fustige les « assistés », les étrangers qui prennent le pain des travailleurs, elle monte les gens les uns contre les autres. Elle combat l’impôt qui est trop élevé, mais ne dit rien des inégalités qui se creusent, de l’évasion fiscale massive, de fraudes réelles documentées qui se comptent en milliards d’euros (voir Cash Investigation sur l’eau… à Castres c’est 32 millions, une belle facture). M Bugis confond aussi sciemment le migrant, qui viendrait en France par choix de vie, et le réfugié, qui n’a d’autre choix, pour survivre, que de quitter le pays où il est né, de s’exiler pour sauver sa vie et celle de sa famille (sujet central de la conférence débat de l’AJET avec Jean Pierre Cavalié « L’hospitalité n’est pas un délit », du 15 mars 2018 Castres) Ce discours de division doit nous interroger sur la société dans laquelle nous voulons vivre. Il questionne notre Humanité et la place que nous accordons aux valeurs universelles du pays des Droits de l’Homme. Fraternité, gravé au frontispice de notre mairie ne dit rien d’autre. Nous n’avons pas à opposer les difficultés sociales de nos concitoyens aux difficultés des réfugiés. La France est un pays riche et ce n’est pas parce que certains s’accaparent cette richesse qu’il faut renoncer à la partager. Notre terreau français de générosité est fertile, c’est lui qui fait notre grandeur et notre richesse à tous. Les moments de l’Histoire où il se rétrécit sont parmi les plus sombres, ils sont de ceux qu’on préfère oublier mais qui traverse régulièrement notre passé commun. Les populismes d’extrême droite gagnent du terrain en Europe, soyons à la hauteur de nos responsabilités, dans le gros temps gardons la boussole et ne cédons pas aux sirènes de ces bonimenteurs. A part ça à Castres, les pelouses vont bien. Stéphane Deleforge, Europe Ecologie-les Verts – Castres