Pascale Pragnère, candidat à la présidence de l’agglomération

Chères et chers collègues, Chères et chers collègues, Nous vivons une époque déconcertante. Que ce soit au niveau national ou au niveau de notre collectivité, nous vivons à l’heure des “arbitrages”. Un arbitre se doit d’être neutre, il fait respecter les règles du jeu entre deux équipes. L’arbitre ne doit pas avoir de préférence entre les équipes qui se confrontent. L’arbitre ne fait pas de choix, il fait appliquer les règles. La politique et les pratiques politiques ont tant été décriées et on si mauvaise presse qu’il est désormais devenu un sport national de n’être ni de gauche ni de droite. Dans notre collectivité aussi, selon les mots de notre ancien président, « nous avons été macronistes avant l’heure », tant la gestion de notre collectivité s’est faite dans une apparence de « consensus ». Ainsi on entent aussi dire qu’ici, « on ne fait pas de politique ». Ni de gauche, ni de droite. Cependant, des décisions sont prises : Par exemple, on choisit de favoriser l’installation ou l’agrandissement de grandes surfaces ; on décide de modifier le temps de travail et les droits acquis des salariés de l’agglo ; on gère a‐minima le développement des transports publics… Ces orientations, ces décisions sont politiques, elles engagent la collectivité et les citoyens. Ce sont des décisions qui s’inscrivent dans une logique de croissance libérale, qu’on pourrait qualifie de « de droite ». On favorise davantage les intérêts privés des grands groupes sans considération pour l’environnement, plutôt que de conserver des droits acquis à des salariés. Ces choix sont libéraux, « de droite ». Dire qu’on ne fait pas de politique c’est tromper la population. C’est pour réagir contre cette illusion « apolitique» que je présente ma candidature à la présidence de la C2A. Il s’agit de redonner du sens à la politique, de réconcilier les citoyens avec les affaires publiques quand ils sont parfois tentés par de votes extrêmes. Depuis des mois, nous nous sommes efforcés (les élus socialistes albigeois, D. Mas et moi‐même) de faire vivre et d’exprimer une opposition à certaines orientations de l’équipe majoritaire, avec parfois l’approbation discrète de certain d’entre-‐vous. Je présente une candidature écologiste, verte et ouverte, avec le soutien du PS et du CLIC, pour des politiques clairement orientées à gauche. Le cadre général de ma candidature est celui d’une approche raisonnable qui s’écarte du mythe de la croissance. Une agglo à 100.000 ou à 150.000 habitants me parait un projet dénué de sens, qui ne peut que renforcer la concurrence et la compétition entre les territoires.  Je suis partisan de la « sobriété heureuse » de Pierre Rhabi, et de la coopération. Ce mythe de la croissance à tout prix est poursuivi au détriment de la planète, et c’est au niveau local que nous devons réagir. Ma priorité, c’est mieux vivre. Pour cela, il faut avoir le courage de mettre l’humain, et donc l’intérêt collectif, au centre de nos préoccupations avec la protection de l’environnement. Pour mieux vivre, il faut avoir le courage d’engager notre agglo pour développer considérablement les services publics (transports, médiathèques, piscines, …), développer radicalement les déplacements alternatifs pour réduire la pollution et préserver la santé. Mieux vivre c’est avoir le courage de soutenir l’économie locale et solidaire, l’agriculture et l’agro-­‐alimentaire bio, protéger et dynamiser les commerces et les services publics dans les centres et dans les villages contre les intérêts de la grande distribution. Les centaines de milliers d’euros investis dans des ronds-­‐points pour Leroy Merlin ou Leader Price peuvent servir à autre chose. Le développement des grandes surfaces ou le bétonnage des terres cultivées ne sont pas des fatalités : ce sont des choix délibérés, et souvent des collusions d’intérêts. On peut faire autre chose, et c’est bien ça « faire de la politique », et prendre des décisions. Enfin, pour terminer ce cadre général pour ma candidature, je souhaite que le fonctionnement de notre collectivité gagne en transparence et en qualité démocratique. En particulier, les réunions du bureau de la C2A doivent faire l’objet de comptes-rendus et de votes, et elles devraient même être ouvertes à tous les conseillers en tant qu’observateurs s’ils le souhaitent. Des pratiques transparentes, des orientations clairement assumées comme des choix politiques, voilà ce que devrait être l’image de notre collectivité. Je vous propose donc de voter pour un président qui rompt clairement avec les pratiques de l’ère précédente, et dans la continuité de laquelle Mme le Maire d’Albi s’inscrit.  Je vous propose de remettre au centre de nos décisions l’humain et l’environnement, une politique écologiste, sociale, transparente et fondamentalement démocratique, avec tous ceux dans cette assemblée qui partagent ces priorités. Je vous remercie de votre soutien. Pascal Pragnère, le 28 septembre 2017, C2A