Castres : le stationnement en passe de devenir payant pour les vélos ?

C’est sans doute le scandale de ce printemps. La ville de Castres se veut-elle à nouveau à contre-courant en matière de stationnement ? Après la réduction à 10 euros du « FPS », forfait post-stationnement (infraction au stationnement), qui favorise clairement l’usage de la voiture en ville, ce sont les cyclistes qui se verraient taxer d’une « RPCS », « redevance participation climat solidarité » ( !), lorsqu’ils stationnent leur vélo sur un arceau de l’Ecusson. La ville prétendrait ainsi par cette taxe « revenir à un juste équilibre des choses ». Un pur cauchemar. Il existerait en effet une note, où l’adjoint aux déplacements de la ville s’appuie sur une étude vénézuélienne qui montre que les cyclistes constituent une réelle nuisance climatique et un danger pour la cohésion sociale. Rien de moins ! Le chercheur à l’origine de tout ça, un certain Oliver Forès, montre que la perturbation que le cycliste induit dans la bonne conscience de l’automobiliste déstabiliserait le modèle social en place. Il explique, en citant le français Emmanuel Todd et son livre « Qui est Charlie ? », que des corrélations fortes existent entre certaines zones où les aménagements en faveur des cyclistes (pistes ou bandes cyclables) sont importants et les zones où la criminalité, les vols à l’étalage et la consommation de produits stupéfiants sont en augmentation ! Le délire ne s’arrête pas là. Citant un « climato-nutritionniste » catalan, il ajoute que les cyclistes mangent trop de pâtes, ce qui fait qu’ils digèrent trop. Le méthane émis lors du pédalage, gaz à effet de serre 25 fois plus actif que le CO2 des voitures, ferait de la pratique du vélo une véritable bombe à retardement climatique. Consternant. Les élus castrais ne pourraient que sauter à pieds joints sur un tel document, s’il existe. C’est une belle occasion de conforter leur choix de ne pas aménager la ville pour les cyclistes. Cela affine même leur stratégie visionnaire de lutte contre le changement climatique. On prétend que le service de communication plancherait sur un slogan qui serait, selon cette source obscure, « ne changeons rien, seul le changement est climatique ! ». Du pur surréalisme ! Vont-ils dans la foulée rebaptiser le musée Goya « musée Dada » ? Avec pour effigie un poisson ! Pourquoi un poisson ? Mais pourquoi pas ! Ou bien simplement parce que, parce qu’il a besoin. Besoin ? Mais oui, du flot ! Stéphane DELEFORGE