L’écologie au cœur du changement

Au lendemain du 2ème tour de l’élection présidentielle, nous prenons acte de la victoire de M. Macron et souhaitons pour la France qu’une dynamique s’installe dans le pays. Il faut aussi se féliciter d’une majorité de Françaises et Français pour qui, faire France, consiste à voter pour refuser de laisser le pouvoir à l’extrême droite. Défendre des orientations politiques différentes et réaffirmer sans détour des valeurs partagées au sein de notre démocratie mérite que l’on s’y arrête. N’oublions pas que Mme Le Pen est arrivée en tête dans le Tarn au 1er tour. C’est ce score du premier tour qui doit nous animer dès demain. Les institutions de la 5ème République qui s’appuient sur des majorités bien définies et clivantes se montrent défaillantes pour représenter la diversité des idées de notre pays. Une question cruciale est devant nous : comment continuer à bâtir un avenir pour notre pays touché par le chômage de masse, à œuvrer à une réconciliation et à la création de valeurs communes, avec un représentant choisi par défaut, aux idées libérales assumées, sans tomber dans la contestation systématique et sans pour autant trahir nos convictions profondes ? Nous voyons bien qu’une partie de la gauche, hégémonique, dite insoumise, souhaite une revanche sur une politique libérale menée depuis de trop longues années par une gauche socialiste qui a renoncé trop facilement aux valeurs sociales et écologiste. Se retrancher dans les extrémités serait une impasse, d’« utile », le vote à gauche pourrait se transformer en une opposition bien stérile sur le long terme, conduire à un éclatement que nous ne souhaitons pas. Les écologistes ont toujours essayé de construire des politiques de transformation radicales au sein des exécutifs, au maximum de l’acceptation et du dialogue possible. C’est une spécificité parfois difficile à expliquer. C’est pourtant à nos yeux la condition de la réussite : si la lutte est parfois inévitable, il n’est pas possible de convaincre et de susciter de l’adhésion d’un maximum de citoyens en commençant d’emblée par exclure sur une radicalité de principe. Nous avons rarement raison seuls et faire société demande de composer, d’expliquer, de négocier. C’est à ce prix qu’on bâtit une démocratie apaisée qui avance et qui réussit sur le long terme. Les avancées négociées, au-delà de son propre camp, sont celles qui s’ancrent le plus profondément dans la société et qui font sens collectivement, par-delà les clivages d’origine, pour devenir l’identité même d’une nation. A ce titre, nous ne réussirons les transitions écologiques et démocratiques de manière durable que par le dialogue et la confrontation d’idées. C’est dans un cadre européen, dont nous devons valoriser les apports positifs, que nous réussirons dans un monde globalisé. Les menaces de sortie de l’Europe, la stigmatisation trop facile de l’Allemagne, sont les signes d’une France faible sur ses valeurs et qui peinerait à incarner l’esprit des Lumières dans les temps difficiles. Nous ne devons renoncer à aucun idéal et convaincre : notre modèle social doit faire sens chez nos partenaires européens et nous avons beaucoup à apprendre des fonctionnements démocratiques de nos voisins. En ce début de siècle, l’enjeu de la maîtrise du changement climatique et des pollutions devra être, après plus de 50 ans d’une paix durable entre les peuples européens, le nouveau défi qui nous dépasse, nous transcende et permette au plus grand nombre de personnes de vivre bien sur notre continent. Stéphane Deleforge Porte-parole EELV Tarn