Politique migratoire : contraire aux principes fondateurs de notre République

Ce vendredi, le Défenseur des droits Jacques Toubon épingle le gouvernement pour la « circulaire Collomb » qui « se heurte aux principes fondateurs de l’hébergement d’urgence » en organisant « un traitement différencié » des résidents. Sur la base d’une analyse précise des textes, et en écho aux interpellations de l’ONU qui dénonce une politique inégalitaire et dangereuse, il en demande le retrait.   Cette orientation du gouvernement  s’appuie sur une logique d’opposition des pauvres entre elles et eux et surfe sur des sondages en faveur d’un rejet des migrant-e-s.   Or si la population française voit l’immigration comme un danger, c’est d’abord parce que, gouvernement après gouvernement, et quelle que soit l’étiquette politique affichée, l’État français a contribué à véhiculer de l’immigration une image très éloignée de la réalité.   Construire l’image d’une immigration qui « coûte » revient aussi à construire une image négative de toute une catégorie de la population et de faire des racisé-es des bouc-émissaires. C’est un choix politique qui constitue un danger pour le vivre ensemble comme pour l’économie. Mais la course aux voix faciles, qui consiste à surfer sur les peurs en montant les catégories de la population les unes contre les autres, fait florès dans la politique française, au mépris de la réalité et des besoins réels de la nation. Car la réalité est toute autre : l’immigration rapporte plus qu’elle ne coûte. Ce constat, étayé par de nombreuses études en France est également constaté dans toute l’Europe. En Allemagne, la Bundesbank constatait déjà en 2012 qu’il faudrait environ 200 000 immigrés de plus par an pour pallier le déclin démographique du pays et en stimuler la croissance économique. En France, il est démontré que l’immigration rapporte plusieurs milliards de plus par an qu’elle n’en coûte, car la population exilée est généralement jeune, dépense de l’argent localement pour vivre et cotise largement plus aux régimes de chômage, de sécurité sociale et de retraite qu’elle n’en dispose. Ces chiffres sont incontestables mais peu souvent mis en avant. Le choix du gouvernement de développer une politique répressive au détriment de l’impact social et économique apparaît aux écologistes comme irrationnel et allant a contrario des besoins du pays. Pour Europe Écologie – Les Verts, il est indigne d’organiser un tel tri des migrant-e-s, d’accabler de la sorte les associations qui font souvent le travail de l’Etat. L’accueil est et doit rester inconditionnel. Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole