Il est temps !! Il y a urgence Europe Ecologie/Les Verts réunit ses adhérents le week end des 14 et 15 Octobre à Brassac pour deux journées d’automne. Au menu, des ateliers, des conférences, des projections/débats autour de thèmes tels que « Etatisme et régionalisme », « comment construire une société écologiste », « PAC-Agriculture et Europe », « Politique d’accueil des réfugiés », « réforme du code du travail », « capitalisme et crise écologique » entre autres débats qui sont présents dans le contexte politique national, européen et international. De nombreuses personnalités nationales de gauche viendront à notre rencontre pour débattre et nourrir la réflexion commune. Il est assez courant dans le microcosme politique à gauche, de citer Gramsci dont la célèbre phrase « Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres » a fait le tour du monde. Il n’y a pas meilleure définition du moment me semble t il. L’organisation politique telle que nous la connaissons depuis la fin de la deuxième guerre mondiale est à bout de souffle et promet de s’effondrer à tout moment mais elle résiste encore et s’accroche au pouvoir en faisant de nombreux dégâts écologiques, économiques, humains et sociaux. Nourrie au biberon du capitalisme devenu sauvage par la mise en place de la financiarisation de l’économie mondialisée, elle n’a de cesse de détruire l’organisation du travail, le lien social, les ressources naturelles, la biodiversité, et par voie de conséquences la santé des humains, tout cela pour le seul profit de quelques fanatiques de l’argent roi. Il est grand temps, en espérant qu’il n’est pas déjà trop tard pour notre planète, de changer de système, de réinventer nos modes de vies, de recommencer à rêver, de prendre le temps de vivre en harmonie avec la nature qui nous nourrit, nous protège et nous enchante chaque jour. Ca y est me direz vous, les écolos nous parlent des fleurs et des petits oiseaux, alors que le monde va si mal. Nous ne sommes ni sourds ni aveugles, mais bien conscients au contraire. Les dernières catastrophes climatiques dans les Caraïbes sonnent comme un ultime avertissement et nous ne pouvons pas faire la sourde oreille. Alors arrêtons nous un instant et posons nous la question de savoir pourquoi ce monde va si mal. Pourquoi les gens meurent au travail, alors qu’il est sensé leur permettre de vivre décemment à l’abri et nourrir leur famille sainement, se cultiver, se reposer et profiter de moments heureux avec leurs proches ? Pourquoi les gens meurent de maladies terribles telles que les cancers simplement en se nourrissant, en respirant ou en travaillant ? Pourquoi les gens sont obligés de courir en permanence d’un petit boulot à un autre, sauter dans leur voiture pour remplir un caddie dans les grandes surfaces de produits toxiques et dangereux ? Pourquoi dans certaines contrées les populations se dressent les unes contre les autres juste pour des histoires de langues, nationalités, cultures différentes ou simplement pour des raisons religieuses, historiques ou de couleur de peau ? Pourquoi voit on refleurir la haine de classe, de race, d’identités, que sais je encore, comme dans les moments les plus sombres de notre histoire ? Toutes ces questions se posent et doivent se poser partout, dans tous les milieux avant qu’il ne soit trop tard. Nous sommes en transition, écologique, économique, historique et politique. Il est de bon ton de taper sur les politiques hommes ou femmes, indifféremment. Chaque parti en prend pour son grade, chaque structure, dès lors qu’elle est organisée. Il faut casser, démolir l’existant, se regrouper en « mouvements », s’organiser différemment, se rapprocher du citoyen, remettre les pieds dans la glaise et en attendant se rassembler derrière un quelconque ténor, dès lors qu’il parle plus fort que les autres et qu’il donne l’illusion de décider seul de son destin. Nous voyons bien que les citoyens sont perdus, apeurés ou indifférents, à force d’avoir trop attendu, trop entendu, trop espéré. Certains sont très fâchés, et se tournent vers la plus mauvaise solution qui ne peut apporter que chaos. L’histoire nous l’enseigne. D’autres sont trop faibles pour encore espérer en un avenir meilleur et n’y croyant plus rejettent tout en vrac dans le même sac et se désintéressent de la politique, du politique quel qu’il soit, quel que soit son discours, quelle que soit sa feuille de route. D’autres restent encore accrochés à l’idée que dans ce moment particulier, tout est possible, car tout est à inventer et, à choisir, il vaut mieux regarder vers la lumière que vers l’obscurité. Ceux là et celles là se regroupent, discutent, construisent, débattent, s’accordent, et essaient de regarder plus loin, pour modeler un monde meilleur, plus propre, plus juste. Les idées ne manquent pas, mais il faut faire vite, beaucoup trop de temps a été perdu, et il faudra encore beaucoup de temps avant de voir émerger ce monde là. Alors les écologistes, comme d’autres essaient de répondre à ces questions majeures pour notre avenir. Faire le bilan, examiner ce qui a été fait, ce qu’il reste à faire, ne pas renouveler les erreurs passées, s’inspirer de ce que d’autres ont fait ailleurs, inventer de nouveaux modes de vies, répondre à l’urgence écologique, sociale, culturelle, économique, sociétale. Un immense chantier est devant nous, et nous n’y arriverons pas tout seuls. Les dernières élections présidentielles et législatives ont surfé sur les angoisses, les peurs, les frustrations, les déceptions, sans pour autant apporter une quelconque réponse au malaise général bien au contraire. Alors au boulot !! il est temps !! et nous ferons notre part. Les journées d’automne ne sont là que pour alimenter les débats, partager, échanger, avancer, prévoir, et dessiner les premiers contours d’un futur que j’espère désirable. Nicole Fréchou, EELV Le programme