2019 année ambigüe pour la ZAC des Portes du Tarn

Octobre 2016, la SPLA les Portes du Tarn communiquait dans un journal économique¹ : « Parc d’activités les Portes du Tarn, la commercialisation bat son plein ». Au terme de cette année 2019, nous pensons que l’équipe de Mme Laumond² ne tentera pas de nouveau une telle communication mensongère. 2019 est sans doute la pire des années pour les responsables de cette ZAC. Ce devait être la première année avec la nouvelle organisation institutionnelle (SMIX rénové en juin 2018). Ce sera une année blanche en terme de projet économique et noire pour l’écologie. Pour mémoire, en décembre 2018, M. Ramond, Président de la SPLA 81, déclarait qu’il travaillait à la mise en conformité de cette société publique avec la loi NOTRe. 12 mois plus tard, rien n’a bougé. La SPLA est toujours hors la loi. Cette mise en conformité aurait du être réalisée avant le 1er janvier 2017, l’exemplarité peut bien attendre quelques mois (années?) de plus ! Sur le terrain cette année, les tractopelles ont été mobilisés pour la construction d’une aire de service (pompes à essence et restauration autoroutière). Ainsi Total fait-il flotter son drapeau sur le territoire de la ZAC. Pour cette zone qui se voulait une référence nationale de l’économie circulaire, le symbole est des plus douteux : gaz à effet de serre à volonté doublé d’une déforestation du sud est asiatique pour produire de l’huile de palme incorporée au carburant fossile… Coté prospection de nouveaux investisseurs, la situation est au point mort. Probable même que la SPLA ait enclenché la marche arrière. Dans les projets passés de la case « annonce triomphale³ » à la case « on oublie !» citons Pitch Promotion⁴ , Terre de pastel⁵ , Lead Tech⁶ et même Thémélia⁷. Au début de l’année, nous avions rencontré Mme Laumond. Elle nous avait dit qu’elle espérait pouvoir présenter l’arrivée d’un gros projet avant la fin de l’année 2019. Les précautions de langage qu’elle avait utilisées n’étaient pas vaines⁸. Rien n’a été annoncé. Pire, probablement pour elle, le seul projet important parmi ceux annoncés triomphalement en juillet 2017 et qui soit encore en lice, chancelle grandement. Le bâtiment dédié à un géant mondial du e-commerce, TERRA 2, devait commencer sa construction en 2019. Cette éventualité est repoussée à 2021. Et il n’est pas impossible d’ailleurs que ce méga projet soit abandonné (et à vrai dire nous en serions heureux pour les générations futures). D’une certaine manière, l’arrêt de ce projet de logistique e-commerce serait une bonne nouvelle pour l’emploi : le député macroniste, Mounir Mahjoubi (ex secrétaire d’État au numérique) a montré qu’un emploi créé dans le e-commerce en France entraîne la destruction de 2,2 emplois dans le commerce de proximité. Qu’en dit le premier maire macroniste de France, M. Bernardin ?

En ce qui concerne le développement durable, c’est en creux qu’il faut comprendre les bonnes nouvelles. La demande de dérogation aux procédures de protection de la faune et de la flore a été retoquée. En juillet 2019, le Conseil National de Protection de la Nature a donné un avis défavorable. Depuis la SPLA est en charge de réactualiser l’inventaire des espèces présentes et de proposer des solution pour réduire ou compenser l’impact négatif de l’artificialisation des sols. De son coté l’Autorité Environnementale de la région Occitanie a demandé que la haie où niche l’élanion soit protégée. Or cette haie traverse la parcelle destinée au bâtiment TERRA 2. Les plans devront donc être modifiés. Un répit⁹ pour les espèces protégées qui à l’évidence ne fait pas les affaires de la SPLA. Autre facette heureuse pour la biodiversité, au grand dam des élus porteurs de ce projet (M. Bernardin en tête) : la mobilisation citoyenne. Le 31 août ce sont près de 200 personnes qui sont venues faire une chaîne humaine pour protéger la haie de l’élanion. Cette forte implication fait suite aux travaux de bénévoles de la LPO qui ont mis en évidence la richesse de ce territoire. Plusieurs organisations¹⁰ se sont coordonnées pour consolider la résistance au projet TERRA 2. L’enjeu n’est pas mince. Il s’agit de bloquer le projet inique de logistique avec ses 120 quais d’embarquement- débarquement. Comprendre au moins 500 camions par jour ici, l’encouragement à la consommation impulsive qui mine les ressources et amplifie la pollution partout ailleurs. Au final, cette année qui clôture la première décennie¹¹ de cette ZAC nous laisse dans une ambiguïté anxiogène. Soit les futurs élus aux commandes de cette zone poursuivront leur fuite en avant insensible aux enjeux climatiques. Soit la mobilisation citoyenne conduira à un sursaut de clairvoyance. Nous espérons que l’alternative écoresponsable sera choisie, que le projet TERRA 2 soit rejeté et qu’enfin soient retenues des activités qui ancrent notre territoire dans la transition écologique et sociale.

Source : Entreprise Midi Pyrénées, octobre 2016
Directrice de la SPLA
Annonces faite pour l’inauguration de la zone d’activité, 6 juillet 2017 : http://chantierportesdutarn.blogspot.com/#!/2017/07/terre-de-pastel-et-lead-tech-vont.html
Projet d’immobilier d’entreprises, 15 000m2, livraison fin 2018 disait la SPLA et dont il n’y a plus aucune trace.
Entreprise de valorisation de la culture du pastel qui devait s’installer en partenariat avec Vinovalie.
Filiale d’un groupe italien sous traitant de l’aéronautique. 20 emplois hautement qualifiés disaient ils…
7 5 000m2 de bureaux qui devaient être livrés au 1er semestre 2019. Mme Laumond directrice de Thémélia n’en parle plus à Mme Laumond directrice de la SPLA…
C’est au moins une avancée par rapport au comportement de son prédécesseur, M. Chorro, qui savait promettre la lune avec l’aplomb d’un arracheur de dent.
Ou peut être un soulagement durable si la préfecture invalide l’ensemble du volet environnemental de la ZAC
EElv Tarn Ouest, Et Pourquoi pas, LFI (Rabastens, Coufouleux, Lavaur), Stop TERRA 2, Saint Sulpice Active et Citoyenne et l’aide juridique de France Nature Environnement Midi Pyrénées.
Le SMIX les Portes du Tarn a été créé en juin 2009.