Démission du Conseil municipal Saint Sulpice

Gâchis et amertume : démission de 10 élus de la Majorité municipale Saint-Sulpice En avril 2014, une équipe d’union de gauche s’installait à la Mairie de Saint-Sulpice : un contrat de prise de décisions collégiales nous liait ; des valeurs d’exemplarité, de désintéressement et de concertation étaient mises en avant ; des compétences avérées devaient nous servir pour mettre en œuvre notre programme. Nous nous sentions plein d’énergie et nous étions fiers d’être élus. Mme Rondi-Sarrat, le Maire PS, annonçait une nouvelle gouvernance, faite de respect et de participation et affirmait qu’elle souhaitait bâtir une « ville heureuse ». Nous l’avons crue. Et patatras, très vite, nous avons dû déchanter : décisions arbitraires, absence de dialogue et de débat, mépris des élus, non respect des engagements. Mme le Maire s’est révélée incapable de créer de la cohésion au sein de l’équipe. Au contraire, elle a choisi de diviser pour mieux régner : résultat, une ambiance délétère et très peu d’efficacité pour faire avancer les affaires de la Collectivité. De même, ces dissensions ont entrainé une perte de crédibilité au sein de la Communauté de Communes Tarn-Agoût et notre ville a peu de poids au sein de cette collectivité. En tant qu’élue majoritaire adhérente EE LV et 2ième adjointe au maire en charge de l’environnement et du développement durable jusqu’à mars 2015, il me semble nécessaire de faire quelques remarques spécifiques : si je me suis engagée auprès de Mme Rondi-Sarrat, c’était que certaines garanties semblaient m’avoir été consenties : d’une part sur les problématiques environnementales, d’autre part sur le dossier ZAC les Portes du Tarn. Concernant ce dossier, mon positionnement était connu et Mme le Maire paraissait ne pas être disposée à accorder un blanc-seing aux porteurs de projet (département du Tarn et CCTA). De plus, celle-ci s’était engagée à consulter la population avant toute prise de décisions. Aujourd’hui, aucune consultation citoyenne n’a eu lieu et Mme le Maire porte maintenant la même ligne que M. Carcenac, Président du Conseil départemental. Pour ce qui est de l’ «environnement » (gestion des espaces verts, éclairage urbain, économie d’énergie, …), rien n’a avancé et Mme Rondi-Sarrat a confié ma délégation à M. Marqués, adjoint travaux- voiries, élu très peu sensible à ces problématiques. Mes positions étaient entendable pendant la campagne, peu appréciables une fois élus : j’ai l’impression d’avoir passé un « marché de dupes » ! Finalement, en avril 2015, la discorde au sein de l’équipe majoritaire s’est révélée au public au moment du rejet du budget, Mme Rondi-Sarrat n’ayant rien voulu cédé à sa Majorité. Malheureusement, un Maire, même sans majorité, et donc avec une légitimité démocratique et une représentativité restreintes, garde tout pouvoir, pour peu qu’il soit déterminé à rester en place. Le système est verrouillé. Nous avons essayé, puisque majoritaires, de peser malgré tout sur les décisions. En conséquence, les coups bas ont commencé à s’abattre : plaintes pour outrage et diffamation, insultes dans la presse, distribution de courriers dans les boites aux lettres des Saint-sulpiciens, retrait de délégations, tentatives de pressions familiales, mise en cause de l’honnêteté des élus « dissidents », plus d’accès aux informations. Pour Mme le Maire, la fin justifie les moyens. A ce jour, nous n’avons plus les moyens d’agir. Nos administrés sont inquiets et insatisfaits. Nous constatons un grand immobilisme dans le traitement des affaires communales. Mme le Maire se présente comme une victime et explique que les « dissidents » sont responsables de cet état de fait : un discours simpliste et une façon habile, d’éviter de faire son propre bilan, au bout d’un an ½ de pouvoir. Une vision manichéenne des choses et une impossibilité à se remettre en cause. Aujourd’hui, nous décidons donc de tirer les conséquences de cette impasse, en renonçant à nos fonctions d’élus, et ce au nom de l’intérêt de la Collectivité. En effet, nous ne sommes pas attachés au pouvoir en tant que tel : nous avions un grand rêve d’avancées et de mise en actes des valeurs de Gauche pour notre commune, que cela concerne le social, la culture, l’éducation ou l’environnement, et souhaitions associer nos concitoyens aux prises de décisions. Force est de constater que c’est un échec. Force est de constater que nous avons commis une fatale erreur d’appréciation en choisissant Mme Rondi-Sarrat comme première magistrate de la ville. Dont acte, 10 élus de la Majorité démissionnent ce jour, lors du Conseil municipal du 25/09/15. Il nous faut tourner la page. Fanou Mena, conseillère municipale majoritaire EE LV Saint-Sulpice