Dépêche du Midi Tarn : les candidats LFI focalisés sur la victoire de Mélenchon
Surtout pas de polémiques inutiles. Alors que le président du conseil départemental a sorti l’artillerie lourde pour dire tout le mal qu’il pensait de l’accord entre le PS et LFI, les candidats investis par la nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) ont soigneusement évité de rentrer dans un face-à-face trop frontal avec leurs partenaires déçus.
« Nous avons des gens qui se préparent pour une investiture, parfois depuis plusieurs mois. Je peux comprendre qu’il y ait de la frustration », reconnaît Julien Lassalle, candidat LFI dans la 3e. « Ça m’attriste qu’on puisse faire de cette élection une sorte de règlement de comptes. Ce n’est pas le but » poursuit l’opposant municipal de Saint-Sulpice.
« Le but », en l’occurrence, c’est d’obtenir la désignation de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre, en dégageant une majorité aux prochaines législatives avec des candidats issus de cette plateforme électorale LFI, EELV, PS et PCF.
« On voit qu’il y a un véritable engouement pour cette union. Je suis ravi d’en faire partie et je remercie LFI de m’avoir » désigné sur ses quotas, se félicite Gérard Poujade, maire du Sequestre. Depuis plusieurs années, les électeurs ne comprenaient pas qu’on soit aussi divisés J’espère pouvoir contribuer à construire cette majorité ».
Âgé de 62 ans, l’ancien premier secrétaire fédéral du PS81, en froid avec le parti depuis 8 ans, avait parrainé Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle. Il vient d’être investi candidat Nupes dans la 1re circonscription, avec Cécile Delmas, une militante associative de 51 ans comme suppléante.
« Les espérances de l’heure »
Dans la 2e circonscription, LFI présente Karen Erodi, 45 ans, collaboratrice d’architecte et économiste de la construction, qui se définit comme une « militante des luttes environnementales et sociales ». Elle s’était déjà présentée aux dernières départementales sur le canton du Haut-Dadou. Son suppléant est Romain Jammes, un restaurateur de 34 ans.
Enfin dans la 3e, Julien Lassalle, cheminot de 40 ans, bien connu pour son engagement contre la plateforme des Portes du Tarn, est associé à Léa Alfandari, étudiante en droit de 25 ans.
« Nous incarnons le bloc populaire face au bloc bourgeois de M. Macron », affirme Karen Erodi, qui se félicite que toutes ces composantes « vertes, rouges, roses, et multicolores » soient représentées dans cette alliance.
À ceux qui feraient remarquer que l’alliance est assez monochrome dans le Tarn, où 100 % des candidats Nupes ont été désignés par LFI, les intéressés renvoient vers les accords nationaux, et aux « camarades » qui ont dû céder leur place dans d’autres départements.
Présents à la conférence de presse, plusieurs militants communistes, écologistes et socialistes étaient présents pour donner des gages à l’union. À l’image du militant communiste, Roland Foissac. En début de semaine, la section communiste albigeoise publiait un communiqué pour exhorter électeurs et politiques à « se hisser au niveau des espérances de l’heure ».
Guillaume Kempf