Ferme de la Renaudié : ces préemptions qui inquiètent
La C2A a délégué à la ville son droit de préemption. Celle-ci entend l’exercer sur plusieurs parcelles à la Renaudié. De quoi inquiéter les adhérents de l’AADUR, opposés au projet de Leroy-Merlin.
Jeudi, lors du conseil d’agglomération, la C2A a délégué son droit de préemption à la ville d’Albi, pour six parcelles situées à la Renaudié. D’ordinaire, ces décisions prises par le président dans le cadre de ses délégations, ne prêtent pas à discussion. Sauf que jeudi dernier, Pascal Pragnère, a pointé du doigt la décision 234. L’élu Les Verts souhaitait savoir pourquoi la C2A déléguait à la ville son droit de préemption concernant des terrains situés à la Renaudié, juste à côté du futur projet de construction d’un magasin Leroy-Merlin. Philippe Bonnecarrère a eu la réponse facile : «Ceci relève plutôt du conseil municipal». Rideau. «C’est vrai, je n’ai pas eu de réponses, convient l’élu qui n’est pas du genre à lâcher le morceau, mais je vais poser la même question ce soir (hier, soir, Ndlr), au conseil municipal. L’une des parcelles, la HM 143 qui jouxte le rond-point de l’Europe, ajoute-t-il, a une superficie de 3,5 ha, elle est mitoyenne d’un terrain municipal qui lui-même est limitrophe des 9 ha de la ferme. Ce qui semble clair c’est que la ville veut préempter. Peut-être pour créer un parking plus grand ou construire d’autres magasins autour» ?
Calme plat
Du côté de l’AADUR, association qui milite contre le projet d’installation de Leroy-Merlin, ce transfert de délégation entre l’agglo et la ville est logique. «C’est le signe que la commune veut bien créer une grande zone commerciale à la Renaudié», explique le président Pierre Calmet. Il ajoute : «On nous a dit qu’il n’était pas possible d’utiliser les terrains autour de la ferme pour y construire un hôpital car la surface n’était pas suffisante, il faut une quinzaine d’hectares, mais il y en a plus car le Plan local d’urbanisme a classé 21 hectares de terrains à vocation commerciale».
Entre recours en justice et désir de préemption, c’est pour l’heure le clame plat du côté de la Renaudié, les moutons sont toujours là et l’exploitant agricole a reconduit ses plantations. Pour la dernière saison ?
«Nous défendons le patrimoine»
«Il est de notre responsabilité collective de veiller à la préservation et à la valorisation de l’ensemble du patrimoine albigeois». Les adhérents de l’AADUR ne pouvaient que voir dans cet extrait de l’éditorial d’Albimag, signé Stéphanie Guiraud-Chaumeil, un encouragement des diverses actions qu’ils mènent pour sauver la ferme de la Renaudié. «Nous attirons votre attention depuis plus d’un an sur cette bâtisse en terre crue chargée d’histoire. Cela ne vous empêche pas d’autoriser sa destruction. Pourquoi n’avez-vous pas préempté pour sauver le bâtiment», relèvent-ils en substance dans un bref communiqué teinté d’ironie.