La Dépêche du Midi. Le double sens cyclable ne verra pas le jour en centre-ville
Malgré les arguments de Stéphane Deleforge, l’élu écologiste du conseil municipal, le maire divers droite Pascal Bugis refuse de mettre en place le double sens cyclable dans les rues du centre-ville.
Il aura tout essayé. Mais Stéphane Deleforge n’a pas réussi à convaincre le maire de l’intérêt du double sens cyclable dans les rues limitées à 30 km/h afin de faciliter la pratique du vélo en ville. L’élu d’Europe Ecologie – Les Verts est à nouveau monté au créneau lors du dernier conseil municipal mais Pascal Bugis lui a notifié une fin de non-recevoir.
Ce n’était pas la première fois que le conseiller municipal écologiste mettait sur la table la question du double sens pour les cyclistes dans les rues à 30 en sens interdit. Et pourtant, il a amené un certain nombre d’arguments. « Cette mesure a été mise en place suite au Grenelle de l’environnement en 2010, avec pour objectif de favoriser la pratique du vélo, explique-t-il. Après 11 ans, de nombreuses villes l’ont adoptée et aucune n’est revenue en arrière. » Alors pourquoi à Castres n’y a-t-il aucune rue en double sens cyclable, quand à Albi c’est courant ? Parce que le maire divers droite de Castres estime que c’est dangereux. « Aucune étude ne le prouve mais cela suffit à priver tous les habitants d’une mesure qui contribue au changement des habitudes et nous engage concrètement dans la transition écologique, continue l’élu écologiste qui a expliqué « tout le bénéfice que tirent d’autres villes des « zones 30 » ou « zones de rencontre », mesures à même de redynamiser notre centre-ville en le rendant plus accessible et apaisé aux piétons et cyclistes. » D’autant que le Code de la route donne raison aux amoureux de la petite reine selon l’élu écologiste. « Les rues limitées à 30 km/h sont de fait autorisées en double sens pour les cyclistes, et ce depuis 2015, affirme-t-il. La question n’est plus d’obtenir de Monsieur le Maire une autorisation mais de savoir quand il compte se mettre en conformité avec la loi et apposer dans les rues concernées des panneaux « sens interdit, sauf cyclistes ». Pour réussir ce changement en toute sécurité, cela demande information et éducation, afin qu’automobilistes et cyclistes adaptent leur comportement. Pour cela une règle simple : le plus fragile est toujours prioritaire. » Et pour apporter du poids à sa demande, Stéphane Deleforge affirme que des études montrent que ce dispositif « renforce la sécurité des usagers puisqu’ils ont une meilleure visibilité réciproque et ont tendance à réduire leur vitesse ». Les rues concernées sont donc celles limitées à 30 km/h et en sens interdit. Cela concerne toutes les rues de l’Ecusson et quelques-unes dans le quartier de l’Albinque. Notamment dans les rues étroites qui ne permettent pas la mise en place de bande cyclable. « D’une manière plus générale, de nombreuses rues à Castres ont un profil 30 km/h et sont en sens unique. Le potentiel est donc grand, affirme Stéphane Deleforge. Cela favoriserait la pratique du vélo avec par exemple la rue Albert 1er (en partie à sens unique) qui assure la liaison entre la gare multimodale et le centre-ville. Aujourd’hui, aucun parcours cyclable n’est prévu. En plus, cela ne coûte pas un million d’euros et profite à beaucoup de monde. »
Mais Pascal Bugis reste inflexible sur la question au point de préférer changer les règles en vigueur plutôt que de se mettre en conformité. « Je ne change pas d’avis sur les problèmes de sécurité que pose la pratique du double sens pour les cyclistes dans un certain nombre de ruelles du centre-ville, affirme-t-il préconisant deux solutions pour mettre fin à la question. Soit je prends des arrêtés systématiques pour interdire la pratique du double sens, soit on va limiter la vitesse à l’intérieur de l’Ecusson à 35 km/h comme ça, on n’en parlera plus ». Et c’est cette deuxième solution qui semble tenir la corde.
Br.M.