L’autoroute de la discorde pas cordiale

Monsieur Terlier, suivi en meute par la macronie locale élargie aux dissidents socialistes1, a décidé de mettre le projet d’autoroute au cœur de sa campagne électorale. Le projet autoroutier entre Castres et Toulouse serait, pour eux, une action structurante majeure de l’avenir du sud Tarn.

Concertation ?

M. Terlier, en miroir des stratégies élaborées par les communicants de l’Élysée, nous vante les vertus de la concertation versus la pratique jupitérienne de Macron 1er. Cette pratique vertueuse serait-elle interdite en terres tarnaises ? En tout cas, nous attendons depuis 2 semaines que M. Terlier daigne répondre à une question que nous lui avons adressée à propos de ce projet d’autoroute2. Sommes-nous pestiférés au point de refuser de nous adresser ne serait-ce qu’une forme d’accusé de réception ? Notre interrogation est-elle insensée qu’y répondre serait dégradant ?

Ecologie ?

Nous sommes des millions à avoir entendu M. Macron promettre qu’il s’engagerait pour 5 années au service d’une politique écologique. Comment pourrions nous accepter que cette promesse salutaire soit jetée aux orties quelques jours après le second tour par ces serviteurs du Président de la République ? À l’évidence ce projet autoroutier est terriblement impactant pour l’environnement : consommation de plusieurs centaines d’hectares, dégradations de zones humides fragiles, encouragement de la mobilité individuelle avec son surplus de consommation d’énergie fossile corrélée à la vitesse des véhicules. Objectivement et symboliquement, cette autoroute est un bras d’honneur à la durabilité de notre écosystème.

Projet structurant ?

À l’instar de ce que disaient les politiciens respectables qui évoquaient le danger populiste de l’extrême droite, M. Terlier et ces affidés posent une bonne question mais apportent une mauvaise réponse. Améliorer la mobilité des personnes est une ambition
pertinente. La question est d’y répondre sans aggraver les conditions de vie de la majorité de la population. La majorité est composée de ces personnes qui ne prendront pas l’autoroute soit pour effectuer des trajets de proximité soit parce que le coût du péage sera dissuasif. Pour eux, l’autoroute sera synonyme de conditions dégradées : contournements de Soual et Puylaurens inaccessibles, temps de trajets augmentés par les passages en centre ville, nuisances augmentées pour les riverains… Construire une société en privilégiant une minorité aisée au détriment d’une majorité paupérisée est-ce vraiment structurant ?

Oser réfléchir autrement !

Il est indispensable de décoloniser nos esprits. Les recettes du siècle dernier doivent être radicalement modifiées. Les dégradations de l’environnement les plus faciles à remédier sont celles que nous ne produisons pas. La sobriété doit devenir une règle d’or. En la matière, aménager la route nationale existante est possible. Cette solution serait moins destructrice de l’environnement et constituerait un réel progrès social.

À part la servitude volontaire au joug de lobbies privés ou la rigidité intellectuelle, qu’est ce qui peut expliquer l’obstination mortifère de ces personnes qui se veulent politiques ?

1 Référence aux positions prises par M. Bernardin, M. Joulié & Mme Joseph, M. Ramond, Mme Fita et Mme Delga.
2 cf. Lettre ouverte à M. Terlier Jean adressée le 4 mai dernier.

GAT EELV Tarn Ouest