Les écologistes avaient raison
Ce matin une décision qui n’a pas fait les gros titres : le plan de fin de l’exploitation d’hydrocarbures en France, présenté mercredi par Nicolas Hulot…
Oui, on reproche assez à nos gouvernants de négliger le long terme pour ne pas saluer ici une décision ambitieuse. Cette annonce tombe au moment où, avec les dévastations d’Irma, nous avons un exemple concret de ce que le système économique planétaire vorace et désinvolte peut donner. Et c’est le moment de rappeler les ricanements, le mépris supérieur, opposés aux écologistes pendant des décennies. Ils étaient pris pour des hurluberlus, des rêveurs pisse-froids, naïfs promoteurs du retour à la lampe à huile, soixante-huitards ou bobos déconnectés, empêcheurs de se gaver en rond. Et bien en fait, les Dumont, Lalonde, Waechter, Voynet, Mamère, Joly, Jadot ont été d’exécrables candidats à la présidentielle, leurs partis de ridicules appareils politicards, mais sur ce qui arrivait à la planète, sur ce que notre mode de vie lui faisait subir… ils avaient raison ! Et si leurs thèses sont désormais acceptées par le monde entier (à un Donald Trump près) ils ne sont toujours pas assez écoutés à propos des priorités à renverser. Le zadiste moyen de NDDL, aussi extrémiste soit-il, est plus raisonnable que n’importe quel climatosceptique qui siège encore à l’Assemblée. L’annonce de Nicolas Hulot que la France stoppe la recherche d’hydrocarbures sur son territoire et prévoit de cesser toute exploitation en 2040 peut paraître un détail. Après tout, la production de pétrole en France, à Lacq, est symbolique (à peine 1% de la consommation du pays), et la fin des recherches annoncées ne fait qu’avaliser l’interdiction qui pesait déjà sur les gaz de schiste.