Les oiseaux de mauvais augure

La Dépêche du Midi rapporte les propos de la directrice de la SPLA qui évoque l’actualité de la ZAC des Portes du Tarn1 . Mme Laumond devrait tourner 7 fois sa langue dans sa bouche avant de dicter sa propagande. « C’est un vrai projet lié au territoire avec une empreinte environnementale forte », telle est la formule utilisée. Nous n’aurions pas dit mieux. Pour être forte, l’empreinte du projet est forte. Artificialiser 200 ha c’est pas rien ! Pour le reste, Mme Laumond nous récite l’argumentaire habituel, et toujours aussi surréaliste, de cette zone : écologie industrielle, réseaux de chaleur2, mobilité douce… La vacuité des bonnes intentions pour amuser la galerie. De fait, M. Chorro n’est plus là mais la nouvelle directrice est du même (langue de) bois. La touche personnelle de Mme Laumond se situe dans la vertu. La ZAC doit être « d’un niveau qualitatif élevé… pour développer un écosystème vertueux ». « Les entreprises doivent respecter une écologie vertueuse » est la formule de conclusion de cet article. Détail, l’exigence de vertu n’est elle qu’à l’adresse des autres mais pas pour soi même ? Mme la directrice omet de rappeler que l’audit environnemental de cette ZAC a été retoqué. Le Conseil National de la Protection de l’Environnement a émis un avis défavorable3 à la procédure d’autorisation environnementale du projet TERRA 2. En complément, nous apprenons qu’une nouvelle espèce protégée4 ignorée des services de la SPLA est présente sur la ZAC. Là où la SPLA ne voyait qu’une quarantaine d’espèces d’oiseaux, l’inventaire actualisé par des bénévoles de la Ligue de Protection des Oiseaux en dénombre plus de 90 dont pas moins de 76 espèces protégées5. Autant d’oiseaux qui devraient faire l’objet de protection ou tout le moins de mesures de compensation, gourmande en superficie. Si la ZAC se veut vertueuse, la SPLA se doit de revoir sa copie et accepter que cet espace est bien plus riche en biodiversité qu’elle aimait à le faire croire. Quelque chose nous dit d’ailleurs, qu’il n’y a pas d’urgence et que la SPLA peut commander une étude environnementale exemplaire. La société JMG partners aurait appuyé sur la touche pause6 et se donnerait un minimum d’un an de délai avant de reprendre ce projet. Une manière polie de s’inscrire sur la liste des entreprises qui ne viendront pas aux Portes du Tarn ? L’élanion blanc et ses comparses : oiseaux de mauvais augure pour les pollueurs du e-commerce ? Nous ne nous en plaindrions pas ! Lavaur, le 24 novembre 2019
  1. Cf « les Portes du Tarn ouvrent une aire de service » Dépêche du Midi spécial éco du 21/11/2019
  2. Nous aimons beaucoup le pluriel à « réseau », vu qu’il n’y a rien, et surtout pas de chaleur…
  3. Décision de la CNPN publiée le 18 juillet 2019.
  4. Information qui nous a été transmise à titre confidentiel.
  5. Cf. « bétonnée, la nature rapporte gros » : un article paru dans le Canard enchaîné de ce mercredi 20 novembre sur la médiocrité des études environnementales (dont celles de Biotope, le bureau d’études retenu par la SPLA).
  6. Indiscrétion en provenance d’une « source bien informée ».
Contact : eelv.tarnouest@gmail.com