Pascal Pragnère : «J’ai trouvé la solution pour indemniser les riverains du circuit»
Pascal Pragnère est un homme qui ne lâche rien. Élu Europe écologie les Verts à Albi et au conseil d’agglo, ils épluchent les dossiers, pour faire avancer ces idées. Hier en fin d’après-midi, il sort de sa chemise un dossier qui pourrait faire pas mal de bruit s’il obtient gain de cause
Vous proposez quoi de nouveaux pour les riverains du circuit?
Avant tout, je veux rappeler un point capital. Sur le circuit, les nuisances sonores sont de plus en plus nombreuses. Il n’y a pas que les 12 jours bruyants. De plus en plus de week-ends sont organisés pour accueillir et faire piloter des privés. Cela devient insupportable pour les riverains. Ils méritent une indemnité pour vivre ce quotidien.
Vous avez une solution pour les indemniser?
J’ai trouvé une mesure très intéressante dans le code général des impôts. Il s’agit de l’article 324R annexe 3. Il prévoit une baisse de 5 à 10 % des impôts locaux, pour les personnes dont le quotidien est fortement perturbé par des nuisances. Il est appliqué pour les riverains proches des aéroports, aérodromes et certaines entreprises.
Vous voulez le faire appliquer à Albi.
J’ai déposé cette demande en tant que conseiller municipal albigeois au directeur départemental des finances publiques pour les quartiers albigeois proches du circuit.
Votre dossier vous semble solide ?
J’en suis certain. L’intensification des activités du circuit entraîne une forte dégradation du cadre de vie ainsi qu’une baisse de la valeur des maisons. On entre totalement dans le cadre de cet article.
Vous avez délimité une zone ?
Tout à fait. Je suis parti sur une zone de 1 000 mètres autour du circuit.
Cela concerne pas mal de monde.
4000 à 5000 riverains. Ce n’est pas rien.
Qui décide de cette baisse d’impôts?
La commission communale des impôts directs.
Si vous gagnez, il y aura un manque à gagner pour les collectivités et plus particulièrement, la ville d’Albi.
C’est vrai. Mais là aussi, il y a des solutions. Dans le cadre de la délégation de service public accordée à Didier Sirgue, la ville peut imposer des amendes au circuit, en cas de manquements aux normes sonores et horaires qui lui sont imposées. Et malgré de nombreux manquements, la mairie ne l’a jamais fait.
Les pro-circuit rappellent que l’enceinte est un atout économique pour la ville. Que vous voulez briser sa nouvelle dynamique.
Pourquoi? Car je veux que la loi soit respectée. A contrario. Les riverains qui voient le prix de vente de leur maison diminué par trois par rapport au marché. Là, on ne peut pas dire que le circuit crée de la richesse.
On vous sent confiant pour la suite de ce dossier fiscal.
Franchement oui.
5 à 10 % de baisse, c’est important. Ôtez-nous d’un doute. Vous n’êtes pas riverain du circuit?
(Rires). Absolument pas. J’habite de l’autre côté de la ville.