Vaccination : convaincre plutôt que contraindre
Le Président de la République s’est exprimé ce lundi à 20h pour présenter un ensemble de mesures relatives d’une part à la lutte contre la pandémie et d’autre part à la poursuite du calendrier des réformes gouvernementales en matière sociale.
Pour Europe Écologie Les Verts, la couverture vaccinale la plus importante possible de la population doit rester l’objectif majeur, pour des raisons de santé publique et pour éviter un nouveau confinement qui serait synonyme de privation de libertés publiques. Les soignants en particulier doivent être vaccinés et il faut qu’ils le soient au plus vite.
Toutefois, les mesures annoncées par le Président de la République concernant, notamment l’obligation vaccinale des soignants, à l’heure où les professionnels de santé sont en souffrance au travail, assortie de la menace d’interdiction d’exercer, nous paraissent disproportionnées et inutilement clivantes.
D’autre part, l’extension du pass sanitaire à l’ensemble des lieux de culture et de loisirs, des commerces, des restaurants et des transports, ressemble à une obligation vaccinale qui ne dit pas son nom, et le délai annoncé (21 juillet et août) trop limité. Concrètement, cela signifie que celles et ceux qui voudront se conformer à la mesure et recevoir les deux doses nécessaires à leur immunité, ne pourront pas le faire à temps. Il aurait fallu laisser un délai d’un mois au minimum pour que chacun-e ait le temps de prendre ses deux rendez-vous et qu’il n’y ait pas d’embouteillages.
La tonalité martiale du discours du Président de la République est l’ultime symbole d’un gouvernement sans stratégie de lutte contre la pandémie. Cette politique au coup par coup est tout sauf constructive et positive.
EELV comprend l’incompréhension des organisations syndicales, des professionnels de la culture ou des commerçants, mis devant le fait accompli sans aucune concertation.
Il faut d’évidence revenir à une stratégie d’information et de prévention, de pédagogie et de formation plutôt qu’à une logique répressive, chercher à convaincre plutôt qu’à menacer et contraindre.
Alain Coulombel et Éva Sas, porte-paroles