ZIP ZAC dans le ouest Tarn
La ZAC intercommunale des Cadaux de Saint-Sulpice a été créée en 1997 et 101 ha étaient commercialisables. La convention qui lie la Communauté de Communes Tarn Agout et la SEM81 (Société Anonyme d’Economie Mixte d’Aménagement et de Développement du Tarn), en charge de l’aménagement de la ZAC des Cadaux, a été prolongée jusqu’en décembre 2020, 24 ha restant encore à commercialiser. La SEM 81 sera rémunérée pour ses missions de commercialisation : un forfait annuel de 15 000 euros pour les années 2016 à 2020 et une commission proportionnelle de 3,6%.
M. Carcenac, Président du Conseil départemental PS, PDG de la SEM81 et aussi de la SPLA 81 (Société Publique Locale d’Aménagement) en charge de l’aménagement de la ZAC les Portes du Tarn, a décidé, malgré la disponibilité des 24 ha sur la zone des Cadaux, de développer une nouvelle zone d’activités de 200 ha, (146 ha à Saint-Sulpice, 52 ha à Buzet), la fameuse ZAC les Portes du Tarn, au nom de la création de richesse dans le Tarn. Le Conseil départemental finance ce projet à 60% (coût annoncé : 87 millions d’euros). Peu importe les inquiétudes initiées par le projet les Portes du Tarn du coté de Gaillac et d’Albi : Albi et Gaillac appliquent une politique de développement économique volontariste… et créent aussi des zones d’activités ! De même, peu importe les interrogations sur les entreprises susceptibles de remplir cette pléthore de zones. Il s’agit, sans doute, d’avoir confiance en l’avenir !
En ce début d’année, La ZAC les Portes du Tarn rencontre, malgré tout, quelques difficultés : Buzet souhaite quitter la Communauté de Communes Tarn-Agout porteuse du projet à 40% et la société CIMV, (alors que la SPLA81 présentait son installation aux Portes du Tarn pour acquise en 2015), préfère s’implanter à Clermont-Ferrand. A ce jour, donc, seule l’entreprise Vinovalie (délocalisée de la Communauté de communes voisine Tarn et Dadou) doit s’installer, ainsi qu’une aire autoroutière de services. M. Bonhomme, Président de la CCTA, Vice-président de la SPLA81 et premier adjoint au maire Les Républicains de Lavaur, après avoir annoncé que le départ de Buzet serait fatal au projet, entame un savant rétropédalage : la ZAC ne serait pas remise en cause et d’autres contacts seraient fructueux.
Une nouvelle fable difficilement crédible quand on sait qu’il y a déjà en Midi Pyrénées 1 000 ha dédiés au développement économique qui sont en attente de clients.
En ces temps de crise, la concurrence entre territoires pour accueillir les entreprises est forte à tous les niveaux et pour nos élus. Dans un environnement concurrentiel, ne pas agir pour démontrer l’attrait de son territoire reviendrait à perdre du terrain. Alors, sur la base d’une vision empirique du besoin et dans l’optique d’espérer un taux d’emplois satisfaisant sur leurs territoires respectifs … ils créent, de manière compulsive, des zones d’activités en nombre ! Remplir ensuite ces zones est une histoire bien plus compliquée…mais le politique voit souvent à court terme (le temps entre 2 élections) et n’aura plus à se justifier 30 ans plus tard.
Ne serait-il pas, pourtant, plus responsable de tenter de coopérer, de viser l’efficacité, de favoriser le travail en réseaux, de remplir et densifier l’existant, plutôt que de se livrer à une surenchère concernant l’acquisition de foncier au détriment des terres agricoles ? Se développer certes, mais en intégrant la rareté foncière comme un gage de qualité des projets plutôt qu’une contrainte.
Ainsi placés dans cette situation, nous, membres du groupe local Europe Ecologie les verts Lavaur-Graulhet, nous demandons :
- La réduction du périmètre de la ZAC les portes du Tarn. Le minimum serait d’acter la conclusion du rapport des commissaires enquêteurs (janvier 2014, réserve n°1). Demande qui fut un temps portée par Mme le Maire de Saint-Sulpice la Pointe. Réduire les frais serait la moindre des décisions responsables.
- L’entrée en action de la nouvelle Région pour rationaliser la consommation foncière au motif d’expansions économiques. Il est temps que la loi NOTRe, qui donne la compétence du développement économique aux seules régions soit mise en œuvre et que le conseil départemental laisse la main.
- La promotion dynamique d’activités COP 21 compatibles (performance thermique, sobriété énergétique, préservation des ressources, innovations sociales). L’emploi de demain ne peut que s’inscrire dans le monde d’après demain.